Ils sont tous venus. De l’Union nationale des peintres illustrateurs à la Guilde française des scénaristes, du syndicat des éditeurs à celui des photographes. Le grand salon de la rue de Valois est comble pour entendre les propositions que Franck Riester, le ministre de la culture, doit annoncer à la suite du rapport Racine sur « L’auteur et l’acte de création ». Le ministre est en retard… « Y a un suspense de dingue. J’ai jamais vu un rapport qui fasse autant de boucan, s’amuse un briscard de ce genre d’exercice. Sauf peut-être le rapport Lescure… Et il n’en est presque rien resté. »
En janvier, la publication du rapport Racine, du nom de l’ancien patron de la Bibliothèque nationale de France, a su, en effet, canaliser la colère qui grondait depuis quelques années – et notamment au dernier Festival de la bande dessinée d’Angoulême – en épousant la cause des « artistes-auteurs ». En 140 pages et vingt-trois propositions, le document, touffu, tentait de dresser une ligne directrice entre des métiers souvent éloignés les uns des autres (plasticiens, écrivains, musiciens…) mais réunis par deux mots (la création et les difficultés économiques), et avait, au passage, suscité l’ire des éditeurs qui se sentaient stigmatisés.
Autant dire que c’est à un travail d’équilibriste auxquel s’attend, mardi 18 février, le ministre – jusqu’ici plus salué pour son travail sur l’audiovisuel que par le monde de la culture – et, derrière lui, tout son cabinet mobilisé sur le sujet, devant une audience aux aguets. Franck Riester va ainsi...
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