
Pour la ministre de la Culture, pas question que ses services puissent critiquer ouvertement les géants du luxe qui cogèrent le Musée des Arts décoratifs. Au premier rang desquels figure le patron de LVMH, un certain Bernard Arnault…
Pour Rachida Dati, la ministre de la Culture, la gestion du musée des Arts décoratifs (MAD) est un dossier hautement sensible. Les inspecteurs généraux des Affaires culturelles viennent de l’apprendre à leurs dépens : ils ont dû caviarder des passages d’un rapport épinglant les « risques de conflit d’intérêts » de LVMH, d’Hermès et de quelques autres industriels du luxe qui siègent au conseil d’administration de cette institution installée au palais du Louvre.
Disparues du document officiel, les phrases désagréables sont réapparues dans une « note blanche » (sans en-tête ni signature) adressée au directeur de cabinet de la ministre et sur laquelle « Le Canard » a mis la palme.
Lézard déco
L’affaire démarre en octobre dernier, quand l’Inspection générale reçoit une lettre de mission pour enquêter sur les « très fortes tensions » agitant la direction du MAD, au bord de la paralysie.
A cette occasion, les inspecteurs découvrent que les Arts déco sont un nid à conflits d’intérêts, en raison de leurs liens avec leurs mécènes, en particulier les géants de la mode.
En 2019, Pierre-Alexis Dumas, alors président du MAD et copropriétaire de la maison Hermès, confie ainsi l’organisation d’une exposition sur le designer Gio Ponti à… sa femme. Léger détail : celle-ci est apparentée à l’artiste, lequel a longtemps collaboré avec l’entreprise familiale de madame, l’argentier Christofle ! Rebelote en 2023, quand une nouvelle expo sur le sport met « en exergue la marque Lacoste », propriété de la famille d’un membre du bureau du conseil d’administration du musée. D’autres expositions ont...
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