Les associations LabOpéra montent des spectacles lyriques dans toute la France comme des outils d’inclusion sociale et intergénérationnelle. Avec le centre communal d’action sociale de Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, cette initiative prend une ampleur particulière en touchant directement les résidents d’Ehpad et les familles en difficulté.
Fondé il y a cinq ans, le LabOpéra Hauts-de-Seine est né d’une conviction forte de Mariène Giacomotto, sa directrice de production : « La culture peut et doit être un moyen d’éducation. » Cette approche se concrétise par des ateliers d’éveil artistique et culturel à destination de publics qui en sont éloignés.
A Courbevoie, en lien avec le centre communal d’action sociale (CCAS) de la ville, « nous avons voulu dupliquer ce modèle pour les enfants issus de familles défavorisées et les résidents des Ehpad », explique-t-elle.
Comme d’autres LabOpéra en France, l’association monte chaque année une grande production qui mobilise toute une chaîne humaine dans le département, en intégrant des jeunes à la préparation du spectacle. En mai 2025, les rideaux se lèveront ainsi sur « Faust » de Charles Gounod, qui sera proposé à Courbevoie.
Le LabOpéra s’adresse aussi aux enfants
Les résultats semblent frappants. « L’été dernier, poursuit la directrice de production du LabOpéra, nous avons organisé un atelier pour les enfants qui ne partaient pas en vacances. Ils ont peint des toiles inspirées du spectacle qu’ils allaient voir, qui ont ensuite été exposées dans le hall du théâtre. Cela a complètement changé leur regard : ils ne venaient plus voir un opéra “imposé”, mais un spectacle dans lequel ils avaient investi une part d’eux-mêmes. »
A Courbevoie, le CCAS s’engage dans le projet, d’abord en offrant des tarifs réduits aux résidents d’Ehpad. « Nous prenons les dix euros de réduction à notre charge pour leur permettre d’assister plus facilement à ces représentations », précise Sébastien Beauval, adjoint au maire en charge de l’action sociale.
L’opéra comme antidote à l’isolement
L’impact sur les personnes âgées est profond et tangible. « Certains résidents n’étaient pas sortis depuis des mois », a raconté un responsable de l’Ehpad de l’Union belge à Mariène Giacomotto. « Le simple fait d’assister à un spectacle, d’échanger avec les jeunes, ça change tout. Ils retrouvent une forme de dynamisme, de curiosité, de lien avec le monde extérieur », ajoute cette dernière.
Les représentations scolaires intergénérationnelles organisées à Courbevoie sont devenues des...
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