Comme dans l'aérien, le ferroviaire, ou le sport, cette tarification en fonction de l'importance de la demande est portée par l'engouement des jeunes pour les concerts de stars internationales et les rappeurs. Le défi est d'en faire un système vertueux.
Cela ne fait plus aucun doute pour les professionnels réunis la semaine dernière à Cannes pour le Midem : la montée en puissance de la billetterie dynamique, qui évolue en fonction de la demande, gagnera sous peu le secteur de la musique en France, comme elle s'est déjà imposée dans l'aérien, le ferroviaire, ou le sport.
Très présente dans les pays anglo-saxons, « cette tarification n'était pas jusqu'ici dans la mentalité française car elle semblait difficilement conciliable avec l'existence d'un secteur culturel très subventionné », souligne Frédéric Longuépée, directeur général de Paris La Défense Arena. Les attentes interminables constatées en Angleterre et aux Etats-Unis par les internautes lors de la mise en vente des billets des tournées d'Oasis ou de Taylor Swift, les prix stratosphériques atteints, ont en outre terni son image.
Mais les choses changent avec l'engouement des jeunes pour les stars internationales dont les tournées se multiplient en France sous l'égide notamment des deux poids lourds américains, AEG (actionnaire de l'Accor Arena, de l'Adidas Arena, du Bataclan et de Rock en Seine) et Live Nation (Lollapalooza, Main Square, Ticketmaster, 3.000 concerts par an).
L'influence des rappeurs
« A l'appréciation des artistes, la tarification dynamique est surtout pertinente quand il y a de la rareté. Son utilisation s'adresse donc avant tout aux stars étrangères à l'occasion d'un concert unique dans une arena, alors qu'un artiste français peut toujours rajouter quelques dates », nuance Olivier Darbois, directeur général de Corida, qui fait tourner Justice, Juliette Armanet, Eric Clapton ou Rosalia.
Dans l'Hexagone, la billetterie dynamique n'est d'ailleurs pas la priorité des têtes d'affiche de longue date, à l'instar d'Indochine qui ne veut pas en entendre parler. Mais les rappeurs tricolores, aux carrières ultrarapides portées par les réseaux sociaux, n'ont pas les mêmes états d'âme.
« Il sera difficile de s'y opposer surtout pour les artistes anglo-saxons car ils pourront toujours confier leur billetterie à une plate-forme à l'étranger. »
Olivier Darbois Directeur général de Corida
Alors ce dispositif risque plutôt de tirer les prix vers le haut. Il pourrait même nuire à la diversité culturelle si l'inflation des billets pompe le budget annuel des fans. Au Stade de France, on constate déjà une...
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