Depuis quelques mois, le Pass Culture, dispositif emblématique des mandats d'Emmanuel Macron, essuie des critiques de toutes parts. Trop coûteux, pas forcément efficace et géré d'une manière hasardeuse, il ne fait plus vraiment l'unanimité. Le projet de loi de finances 2025, adopté en première lecture par le Sénat, entérine une baisse du budget du dispositif de 35 millions €.
Mercredi 15 janvier dernier, Sébastien Cavalier, le président de la société Pass Culture, répondait aux questions des députés de la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, pour la plupart peu convaincus par le bilan du dispositif. Il avait tenté de redorer le blason du Pass, assurant que de véritables résultats s'observaient en matière de pratiques culturelles.
Las, le coup a finalement été porté par l'autre chambre du Parlement, le Sénat, au cours des discussions sur le projet de loi de finances 2025. Un amendement, adopté par la commission des finances dès novembre 2024, proposait de réduire le bénéfice de la part individuelle du Pass Culture aux seuls élèves boursiers, et de sabrer le budget de 125 millions €.
Finalement, les discussions plus récentes sur le volet des dépenses du projet de loi de finances 2025 ont considérablement adouci cette révision radicale du Pass. Ainsi, un sous-amendement à l'amendement cité ci-dessus a réduit la coupe à 20 millions € « seulement », sur la dotation initiale de 210 millions €.
Attention, toutefois : cette baisse s'ajoute à une autre, prise dans le cadre d'un amendement relatif au fonds de soutien d’urgence aux structures de création culturelle à travers le territoire, doté de 40 millions €, dont 15 millions € pris sur le budget du Pass Culture.
Ainsi, la baisse du budget du dispositif, dans le projet de loi de finances 2025 adopté en première lecture par le Sénat, s'élève bien à 35 millions € sur les 210 millions € prévus initialement.
Une part individuelle en débat
Si la limitation de la part individuelle du Pass Culture aux seuls élèves boursiers ne semble plus à l'ordre du jour, sa réforme semble bel et bien inévitable. Dans la discussion en séance publique du 17 janvier dernier, Rachida Dati a ainsi reconnu qu'il était nécessaire de « débattre de l’utilisation de la part individuelle du Pass Culture ».
« Nous devons débattre de la part individuelle, mais je ne veux pas qu’on la balaye d’un revers de main : il faut une continuité entre elle et la part collective », a-t-elle cependant ajouté. « Il est important de ne pas laisser des jeunes sans culture, car c’est un moyen de faire du lien. [...] Même si certains souhaitent attribuer tout le budget de la part individuelle à d’autres postes de dépense, je préfère que l’on conserve celle-ci, qui a permis de progresser dans l’accès à la culture, notamment en ce qui concerne le spectacle vivant. »
Concernant le mode de gestion du Pass Culture, critiqué aussi bien par les parlementaires que par...
Lire la suite sur actualitte.com