Spécialiste des politiques culturelles, Vincent Guillon voit dans les coupures inédites annoncées en Pays de la Loire le symptôme d’un glissement idéologique nourri d’idées fallacieuses.
Fondé en 1988 pour accompagner la décentralisation, l’Observatoire des politiques culturelles publie chaque année un baromètre sur les choix culturels des collectivités territoriales. Un moyen d’observer les constantes et les transformations de cette catégorie essentielle du financement de la culture en France. Son co-directeur, Vincent Guillon, professeur associé à Sciences Po Grenoble, rappelle leur rôle historique dans le financement de la vie artistique, et dément l’image d’un service public figé et obsolète.
La situation en Pays de la Loire vous semble-t-elle significative d’un changement à venir dans le reste du pays ?
Du point de vue des restrictions budgétaires attendues, il n’y a pas de raison que les politiques culturelles soient épargnées. Dans un premier temps, les inquiétudes portaient surtout sur les départements, lesquels sont obligés par des dépenses obligatoires lourdes, a fortiori dans un contexte morose.
Mais la région Pays de la Loire a pris les devants. Les baisses budgétaires envisagées, à hauteur de 73 %, sont inédites. Qu’une collectivité de cette taille abandonne tout un domaine d’action publique de façon aussi brutale et spontanée n’a, je crois, pas de précédent — à l’exception de villes et de municipalités RN, mais celles-ci représentent une plus petite échelle de collectivités.
Quel est le poids des collectivités dans...
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