Enquête. Toute la filière se préoccupe désormais de son impact environnemental. L’enjeu climatique pourrait susciter la création d’un bonus vert et l’arrivée d’« écomanageurs » dans les productions.
La filière du cinéma va-t-elle s’inspirer des mesures prises récemment en faveur des femmes pour limiter son impact environnemental ? De la condition féminine à l’écologie, la question peut paraître saugrenue. Et pourtant. Alors que la vague #metoo a entraîné la création d’un bonus de 15 % de subventions pour les films « exemplaires en matière de parité » et l’émergence de « coordinateurs d’intimité » sur les tournages (soit des conseillers pour tourner les séquences intimes), l’enjeu climatique pourrait, lui, susciter la création d’un bonus vert et l’arrivée d’« écomanageurs » dans les productions.
« Le cinéma a une forte responsabilité sociétale. C’est vrai pour la place des femmes, c’est vrai aussi pour la prise en compte des enjeux écologiques, considère Xavier Lardoux, directeur du cinéma au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Depuis 2010, le collectif Ecoprod a établi une charte, il faut désormais voir de quelle manière passer à la vitesse supérieure et toucher l’ensemble de la filière. » Juste avant Noël, Xavier Lardoux a fait partie des nombreux professionnels venus participer au premier « Cinéma Green Lab » du festival du film européen des Arcs (Savoie).
Après avoir lancé, dès 2013, le prix Femmes de cinéma puis le Lab Femmes de cinéma, Les Arcs Film Festival a choisi pour fil rouge de sa onzième édition l’écoresponsabilité. Du 14 au 21 décembre, ateliers, conférences, et rencontres se sont succédé pour interroger les pratiques environnementales du cinéma. « A l’image du Lab Femmes, nous avons souhaité ouvrir un espace de réflexion pour mobiliser les professionnels et faire émerger des idées sur l’urgence écologique. Ce sujet s’est imposé comme une évidence d’autant que cette année beaucoup de critiques ont surgi sur le train de vie de Cannes et ses conséquences écologiques », justifie Pierre-Emmanuel Fleurantin, directeur général du festival des Arcs.
127 bonnes pratiques
Production, distribution, salles, festivals, toute la filière est potentiellement concernée. « Au sein du...
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