Le jury de l’Eco-Fauve Raja, qui doit être remis pour la première fois cette année, a démissionné à cause du partenariat de la multinationale de l’emballage. La direction du Festival d’Angoulême se dit déconcertée par l’attitude des jurés.
A Angoulême, les polémiques reviennent aussi régulièrement que les banquets à la fin des albums d’Astérix. L’édition 2022 du Festival international de la BD (FIBD), déplacée du 17 au 20 mars pour cause de crise sanitaire, n’échappe pas à la règle. On apprend ainsi que le jury du prix de l’Eco-Fauve Raja, une récompense nouvellement créée pour distinguer la meilleure bande dessinée de l’année sur les enjeux écologiques, a démissionné en bloc pour protester contre le partenariat de l’entreprise qui lui donne son nom.
«Nous avons découvert après coup, sans en avoir été informés lors de l’invitation, que le nom du prix était associé à celui d’une marque, Raja, multinationale de l’emballage et partenaire/sponsor du festival. Il nous a paru inapproprié qu’une marque industrielle soit associée à un prix récompensant la bande dessinée écologiste, à des fins de communication et de promotion de son image», explique sur Twitter la journaliste indépendante Inès Léraud, l’une des cinq membres du jury en question.
«On n’a trahi personne»
Une version démentie par la direction du Festival d’Angoulême. Raja est «partenaire du Festival depuis maintenant des années, dans les bons comme dans les mauvais moments», souligne la direction dans un communiqué. «On n’a trahi personne. Tout le monde était parfaitement conscient dès le départ de la présence de cette entreprise», explique encore le délégué général du FIBD, Franck Bondoux, qui dit avoir «d’autres priorités que cette polémique». Une référence aux difficultés financières de la manifestation après l’annulation de son édition 2021, pour cause de crise sanitaire, et le report de son édition 2022, initialement prévue à la date traditionnelle de fin janvier...
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