Le sauvetage du spectacle vivant, laminé par la crise sanitaire, ne peut se passer d’un dialogue régulier et approfondi entre l’Etat, les collectivités, et les syndicats d’employeurs et de salariés. La plupart des acteurs plaident pour une relance des comités régionaux des professions du spectacle (Coreps), instances pourtant oubliées ces dernières années.
Le mot « Coreps » serait-il en passe de devenir un des mantras des acteurs du spectacle vivant ? Ce sigle fait référence aux comités (ou commissions, selon les cas) régionaux des professions du spectacle. Cet été, l’Union syndicale des employeurs du secteur public du spectacle vivant (USEP-SV) (1), a demandé au Premier ministre leur réunion dans toutes les régions « sans exception. » Pour sa part, le président de la Fédération nationale des collectivités pour la culture (FNCC), Jean-Philippe Lefèvre, y voit un lieu « dont nous avons besoin », pour « dialoguer entre fédérations d’élus, Etat, syndicats, et organisations professionnelles. »
Message apparemment reçu cinq sur cinq à Matignon, puisque lors de la présentation du plan de relance pour la culture, le 27 août, Jean Castex a souhaité leur généralisation.
Deux exceptions : Nouvelle Aquitaine et Occitanie
Créées en 2004, dans le sillage de la crise des intermittents de l’été 2003, ces instances de dialogue ont vocation à réunir autour du directeur régional des affaires culturelles (Drac), les représentants de la région (culture, formation…) et des autres échelons de collectivités, des services déconcentrés de l’Etat impliqués dans le spectacle vivant (Direccte notamment), des institutions sociales (URSSAF, ASSEDIC, ANPE…), des acteurs de la formation, et les représentants régionaux des syndicats et des organisations d’employeurs.
Au bout de quelques années, les Coreps sont tombés en sommeil, sauf deux : ceux de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie.
Différenciation territoriale et effet « covid »
Face à ces nombreux échecs, comment expliquer un tel regain d’intérêt pour les Coreps ? A l’évidence, la crise due au coronavirus oblige toutes les parties prenantes à rechercher les espaces de discussion pour conjuguer les analyses. « D’autres facteurs ont joué aussi, comme le mouvement vers la différenciation des politiques publiques, complète Yvan Godard, directeur d’Occitanie en scène, l’agence régionale du spectacle vivant en Occitanie, qui assure la coordination du Coreps occitan. Dans ce contexte, il est naturel que s’exprime le besoin d’une plateforme de dialogue social et de discussion entre collectivités. »
Alors que le principe de la différenciation devrait être consacré dans la future loi « 3D » (2), « certains syndicats appellent à la réactivation des Coreps parce qu’ils anticipent le fait que le rôle de la région va être de plus en plus important pour l’écriture des normes », analyse Sylvain Cousin, chargé de mission « animation » délégué au dialogue social à l’agence culturelle de Nouvelle Aquitaine et animateur du Coreps dans cette région. De surcroît, « il manque encore...
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