L’association Tous pour la musique, à travers un manifeste, veut faire entendre ses propositions aux candidats à l’élection présidentielle 2022.
L’industrie musicale ne veut pas rester en dehors de la campagne électorale. Tous les représentants de cet écosystème – auteurs, artistes interprètes, musiciens, éditeurs, producteurs, entrepreneurs de spectacles, distributeurs, fabricants d’instruments… –, réunis au sein de l’association Tous pour la musique, se mobilisent avant l’élection présidentielle pour soumettre aux candidats leurs propositions, sous forme d’un manifeste baptisé « Pour une République de la musique ». Pour le président de cette association, Jean-Christophe Bourgeois, également directeur général de Sony Music Publishing, « la musique, première pratique culturelle des Français, est partout, tout le temps, sauf dans le débat public, où on ne l’entend pas assez ». Selon lui, « le rôle de lien social généré par la musique reste largement sous-valorisé ».
L’urgence consiste d’abord à remplir de nouveau les salles de spectacle, si longtemps fermées en raison de la pandémie. Un sondage ad hoc de l’institut Elabe auprès d’un échantillon de 1 001 personnes représentatives de la population confirme que 63 % des Français fréquentent moins qu’avant la crise les lieux où l’on écoute de la musique (bars, concerts…) depuis leur réouverture. Tous pour la musique en appelle donc à « une volonté politique » pour financer une grande campagne de communication afin d’encourager les Français à revenir dans les bars et les salles de concerts.
Parmi les autres priorités, la mise en place d’une « culture musicale pour tous les Français », qui passerait par « un pacte pour le savoir musical » à l’école, bâti sur une plus large utilisation des orchestres, de nouveaux programmes ou encore des passerelles entre des enseignements traditionnels scolaires et les conservatoires. L’association appelle aussi de ses vœux la création d’un « Erasmus de la musique », pour faciliter les échanges d’étudiants en Europe.
Valoriser les artistes
La musique doit également être plus accessible dans les régions. La lutte contre les déserts musicaux nécessite, selon M. Bourgeois, un nouveau maillage territorial, la création d’un label « commune musicale de France » ou encore l’organisation d’Etats généraux de la musique dans les territoires.
L’association se donne également pour mission de valoriser les artistes, en défendant la diversité musicale dans les médias et notamment les quotas de chanson française en radio. Elle constate que la révolution du streaming laisse beaucoup trop de créateurs sur le côté de la route et espère les aider à exister davantage. Un volet de mesures sociales (retraite, congé maternité, chômage) doit compléter ce dispositif.
Tous pour la musique ambitionne aussi de...
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