Coronavirus : annulations et reports se multiplient pour les spectacles et les concerts
Après la décision gouvernementale d’interdire les rassemblements de plus de 1 000 personnes, le secteur du spectacle vivant cherche des solutions.
Dans les structures de production de concerts, de spectacles et d’événements sportifs, et chez les responsables de salles, personne ne voulait l’envisager. Tout en admettant qu’il était probable que cela allait arriver. Dimanche 8 mars, à l’issue d’un conseil de défense consacré à l’épidémie de coronavirus COVID-19, le ministre de la santé et des solidarités, Olivier Véran, a annoncé l’interdiction des « rassemblements de plus de 1 000 personnes » sur l’ensemble du territoire français. Sans que, lundi 9 mars, une date butoir n’ait encore été précisée, ni si une distinction était faite entre plein air et salles fermées. La France rejoint ainsi ses voisins suisses (dès le 28 février), allemands ou italiens (où salles de spectacles, musées, bibliothèques, théâtres et cinémas vont fermer, pour le moment jusqu’au 3 avril).
En dehors des clubs et des petites salles offrant une capacité d’accueil de quelques centaines de personnes, de nombreux lieux vont donc être concernés. Une première mesure gouvernementale, prise le 29 février, interdisait des rassemblements de plus de « 5 000 personnes en milieu confiné », avec effet annoncé le 4 mars, jusqu’au 31 mai – la date avait été ramenée au 15 avril. Cette décision avait touché les grosses tournées et concerts de musiques actuelles dans des salles importantes. Avec la nouvelle interdiction vont venir s’ajouter des annulations ou reports dans les salles moyennes, non seulement pour la chanson, le rock ou le rap, mais aussi pour la musique classique, la danse, les pièces de théâtre.
A l’Opéra de Paris, la politique du goutte-à-goutte
A Paris, les grandes structures de la musique classique accusent le coup, que ce soient les deux salles de l’Opéra de Paris, le Théâtre des Champs-Elysées ou la Philharmonie de Paris qui a d’ores et déjà annoncé que tous les concerts prévus dans la Grande Salle Pierre Boulez (2400 places) seront annulés à partir du 9 mars et jusqu’au 22 mars, avec possibilité de prolongation possible. Le directeur général de la Philharmonie, Laurent Bayle, précise par ailleurs que chaque soirée supprimée équivaut à une perte pouvant aller de 80 000 à 200 000 euros.
Du côté de l’Opéra de Paris, on distille la politique du goutte-à-goutte : si le ballet George Balanchine du 9 mars, la représentation de Manon du 10 mars (la captation audiovisuelle se déroulera à huis clos) ainsi que le concert Gustav Mahler du 11 mars seront lettre morte pour le public, l’institution se réserve de communiquer au 11 mars les modalités relatives aux représentations programmées ultérieurement au Palais Garnier et à l’Opéra Bastille. Quant au Théâtre des Champs-Elysées, dont le directeur, Michel Franck, accuse une baisse notoire des réservations (avec effet rétrospectif d’accumulation - gilets jaunes, grèves contre la réforme des retraites), la prise de décision est encore en balance. Pour l’instant, l’idée directrice est de...
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