Succès populaire incontestable, le festival nantais, la Folle Journée, qui s’ouvre ce mercredi 29 janvier, voit sa subvention supprimée par la très libérale présidente de région Christelle Morançais. Au-delà des seuls Pays de la Loire, se profile une catastrophe à l’échelle nationale et la remise en cause de ce service public.
Pour célébrer son 30e anniversaire, le festival de musique classique nantais s’est choisi pour thème « Les villes phares » : Venise, Vienne, Paris, New York où s’est façonné le répertoire classique. Nul doute que la capitale des Pays de la Loire pourrait y postuler grâce à sa Folle Journée, événement culturel régional à résonance mondiale qui ouvre ses portes ce mercredi.
Avec ses 130 000 visiteurs annuels et sa déclinaison monumentale à Tokyo, Bilbao ou Varsovie, le festival accueille près de 2 000 artistes venus du monde entier. Il est devenu l’une des vitrines d’un genre exigeant qu’il s’attache à partager avec un très large public.
Une ambition formulée dès l’origine par son directeur René Martin, mais qui ne semble plus portée par la région, partenaire historique de l’événement. Sa présidente Christelle Morançais (Horizons), élue depuis 2017, a fait voter en décembre dernier un budget inédit d’austérité, amputé de 82 millions d’euros, sabrant dans ses effectifs, le sport, l’aide sociale, la vie associative, l’égalité hommes-femmes et la culture à hauteur de 70 %, et réduisant à néant la subvention de 180 000 euros allouée à l’événement.
Une position justifiée au nom de la lutte contre un « monopole d’associations très politisées qui vivent d’argent public » et qui véhiculeraient les « fake news de l’ultragauche », tempête-t-elle sur X, en assumant une posture dans l’air du temps, parfaitement trumpiste. « Ce n’est pourtant pas un public de zadistes », euphémise Aymeric Seassau, maire adjoint communiste à la culture de la Ville de Nantes, premier financeur du festival. « Tout le monde, et nous les premiers, peut entendre la nécessité de faire des économies. Mais être qualifiés d’irresponsables, c’est atterrant », tonne, de son côté, François Gabory, l’administrateur de la Folle Journée.
« On n’a pas eu le temps de se retourner »
De fait, les équipes du festival ont été prévenues de la suppression de la subvention la veille de l’annonce de la programmation, quand tout était...
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