Le secteur a subi, en 2020, les conséquences de la fermeture des galeries, du report des expositions et de la quasi-absence de foires du fait de la pandémie.
Depuis le début de la pandémie de Covid-19 en Europe, en février 2020, les artistes visuels tentent vaille que vaille de préserver leur activité. Malgré l’absence de perspectives, leur inspiration ne s’est pas tarie, mais leurs revenus ont fondu. Pour « objectiver les ressentis, qui n’étaient pas toujours cohérents », Marie-Anne Ferry-Fall, directrice de l’Adagp, société française de perception et de répartition des droits d’auteur dans le domaine des arts visuels, a organisé une enquête sur les effets de la crise sanitaire sur les artistes.
Le résultat est sans surprise : 86 % des répondants ont subi des pertes de recettes en 2020. En cause, la fermeture des galeries pendant plusieurs mois, le report des expositions et la quasi-absence de foires (78 % des artistes ont connu au moins deux annulations d’événement). Le manque à gagner est parfois colossal. Ainsi, 49 % d’entre eux accusent une baisse de plus de 50 % de leurs revenus par rapport à 2019. Seuls 14 % des plasticiens ont vu leur rétribution croître au cours de cette période.
« Certains font peu d’expositions, mais vendent à quelques milliers d’euros sur Instagram ou auprès de collectionneurs fidèles, analyse Mme Ferry-Fall. Après, il y a tous ceux dits “institutionnels”, dont les œuvres se composent d’installations ou de performances, dont l’exercice du métier passe par des honoraires ou des droits d’auteur, qui, eux, ont pâti des annulations et des reports. »
Manque d’information sur les dispositifs d’aide existants
Le moment choisi pour cette enquête menée au pas de charge, du 25 janvier au 5 février 2021, ne doit rien au hasard. « Des arbitrages sont prévus cette semaine concernant les modalités de reconduction des mesures d’aide d’urgence pour soutenir le secteur », observe Marie-Anne Ferry-Fall. Au total, 48 % des artistes ont bénéficié d’une aide pour pallier leurs pertes. Pour 89 % d’entre eux, le fonds de solidarité national – conditionné à une chute de plus de 50 % des revenus par rapport à 2019 – reste le principal recours, suivi de très loin (13 %) par le fonds d’urgence du Centre national des artistes. « Les aides m’ont bien soutenue en mai-juin 2020, mais le vrai filet de sécurité, in fine, c’est ma galerie, Max Hetzler, qui m’a aidée à payer l’atelier et le matériel », confie toutefois la jeune artiste Giulia Andreani.
Un peu plus de...
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